Panama, Coclé, El Valle de Anton. Hôtel Valle Verde. Récit de voyage
Ce matin, en attendant l’heure du petit déjeuner, je me suis installé sur mon balcon. Il y a un rocking-chair. Il est en bois, il est vieux. Son revêtement en cuir a une belle couleur patinée. En prenant place, il fait quelques crissements, comme des légers craquements, le cuir qui se tend sans doute. La balustrade en pierre a des airs de colonisation espagnole. Face à moi, un oranger, rempli de fruit bien rond et bien vert. Il est confortable ce rocking-chair. Je m’allume une cigarette. Un mouvement lointain m’attrape le regard, j’observe, c’est un écureuil. Il grimpe le tronc, saute de branche en branche, d’arbre en arbre, à la recherche de je ne sais quoi. Un cri d’oiseau sur ma gauche, je tourne la tête. Un toucan s’est installé à la cime d’un arbre à vingt mètres de moi. Je le fixe un certain temps. Le temps d’entendre des mouvements dans les branches de l’oranger. Deux perroquets se frayent un chemin dans le feuillage, puis s’en vont.
La journée se passe en diverses excursions dans la région.
Peu avant la pluie, je suis de retour sur mon rocking-chair. La pluie commence, puis rapidement de plus en plus fort. J’observe l’oranger. Il a de belles couleurs vertes sous la pluie. Il fait déjà sombre. La couverture nuageuse est très dense. Les bruits des gouttes, qui tombent sur le sol, sur le feuillage, sur le toit, sont très disparates et pourtant mélodieux. Je pousse du pied pour faire balancer mon rocking-chair, ce qui le fait craquer un peu. Une grenouille traverse furtivement le chemin en contre-bas de mon balcon. J’éteins ma cigarette et me dis; c’était une belle journée.
Hôtel Valle Verde, 24 septembre 2015
L’image d’en-tête a été prise le lendemain
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